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Agrial prépare l’après-Covid pour ses cidres

Malgré le plan de continuité mis en place par Agrial, la baisse d’activité pèse sur les sites, comme ici à Livarot. © A. DUFUMIER

Le groupe coopératif annonce une baisse de ses ventes de 40 % depuis le début du confinement. Mais pour le directeur de la branche boisson que nous avons contacté mercredi, il faut déjà préparer la sortie de crise.

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La filière cidricole fait partie des filières sinistrées par la crise sanitaire du Covid-19. Les ventes sont à l’arrêt dans les cafés, hôtels et restaurants (CHR) depuis le début du confinement, et le débouché en GMS s’incline de 17 à 25 % selon les semaines. En tant que premier opérateur du marché avec près de la moitié des volumes de pommes à cidre traités sur le plan national (139 000 t en 2018), le groupe coopératif normand Agrial subit de plein fouet cette crise.

« Nos ventes ont chuté globalement de 40 % environ depuis le début du confinement », nous expliquait, mercredi 13 mai, Marc Roubaud (photo), le directeur de la branche boissons, également président de l’interprofession Unicid (Union nationale interprofessionnelle cidricole).

La récolte 2020 impactée par le manque de dégagement

« Pour assurer le maintien du circuit en GMS et un fonctionnement minimum des usines, nos sites cidricoles sont cependant restés ouverts. Cela n’a pu se faire que grâce à la mobilisation exceptionnelle des salariés », souligne le directeur. Cependant, malgré le plan de continuité mis en place, la baisse d’activité pèse sur les sites.

« Le manque de dégagement des volumes cumulé depuis le début du confinement ne permettra pas d’accueillir tous les volumes de pommes de nos adhérents pour la récolte de 2020. D’autant plus que la récolte 2020 pourrait s’annoncer très forte en volume, notamment dans les principales régions de production que sont la Bretagne et la Normandie. Nous devons anticiper qu’une crise de production puisse s’ajouter à la crise actuelle. »

Des mesures pour assainir le marché

Pour assainir le marché, la branche boissons espère que le travail interprofessionnel qui est mené, auprès notamment du ministère de l’Agriculture, aboutira à différents niveaux de soutien.

« Nous réclamons au niveau national des mesures de dégagement des volumes en cuves pour la distillation ou la méthanisation de 200 000 hectolitres issus des récoltes de 2019, et pour déclasser 100 000 t de pommes de la récolte 2020 (sur 300 000 t au total), détaille Marc Roubaud. Des reports de charge ont déjà été obtenus. Nous réclamons par ailleurs, avec les autres filières des alcools, que les CHR puissent rouvrir avec toutes les conditions de sécurité requises. Nous visons également des soutiens spécifiques pour débloquer des fonds destinés à nous permettre de rebondir en termes de communication autour des produits cidricoles. »

Alexis Dufumier

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